Médiathèque Syracuse

C'est le Baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques de l'ère moderne, qui, en 1904, suggère d'inclure l'art dans le programme Olympique. Cette proposition s'inscrivait dans le cadre d'un retour à la tradition de la Grèce antique, où des compétitions culturelles étaient organisées parallèlement aux manifestations sportives.

En 1906, lors d'une "conférence consultative sur les arts, les lettres et les sports", le projet de créer cinq concours d'architecture, de sculpture, de peinture, de littérature et de musique, à intégrer dans les Jeux Olympiques au même titre que les compétitions sportives, est approuvé à l'unanimité par tous les participants, dont 30 artistes et cinq membres du CIO. La seule condition est que les sujets choisis soient inspirés par "l'idée du sport" ou directement liés aux questions sportives.

Après un essai manqué en 1908 à Londres, les compétitions officielles d'art Olympique commencent pendant les Jeux Olympiques de 1912 de Stockholm. Les concours artistiques atteignent leur point d'orgue aux Jeux de Los Angeles en 1932, avec 31 pays exposant 1 100 œuvres au Los Angeles Museum et attirant 384 000 visiteurs.

Après la Seconde Guerre mondiale, le succès des concours d'art a commencé à décliner et des discussions sont engagées sur le statut controversé des artistes "non-amateurs". À Londres en 1948, ils suscitent peu d'intérêt et la qualité des œuvres est jugée "médiocre". Le Comité d'Organisation des Jeux Olympiques (COJO) d'Helsinki en 1952 décide, faute de temps, de ne pas inclure les concours artistiques dans le programme. Suite à cette décision, les concours artistiques disparaissent du programme des Jeux Olympiques.

Le retrait des compétitions d'art du programme des Jeux Olympiques ne signifie pas pour autant que l'intérêt du CIO pour la culture s'amoindrit. De 1954 à 1990, le CIO demande à chaque COJO d'organiser un programme de manifestations et d'expositions artistiques (architecture, littérature, musique, peinture, sculpture, photographie et philatélie sportive), présentant les meilleures expressions artistiques et culturelles qui mettent en valeur l'identité de l'hôte local et favorisent la compréhension internationale. Ce programme doit en outre être organisé selon les mêmes normes que les manifestations sportives et se dérouler simultanément dans le même environnement. Mexico 1968 est un très bon exemple de cette période avec, entre autres, 93 groupes qui contribuent à un festival des arts de la scène, allant de l'opéra au jazz ; un festival de peinture pour enfants exposant des œuvres de 47 pays ; un festival mondial de folklore attirant 30 groupes étrangers et un nombre presque équivalent provenant de différentes régions du Mexique et une exposition d'art populaire avec des œuvres provenant de 45 pays.

Depuis l'édition de Barcelone 1992, une Olympiade Culturelle est organisée dans le cadre des Jeux Olympiques. En tant que programme interdisciplinaire composé d'expressions artistiques classiques et contemporaines, de folklore, de progrès scientifiques et technologiques, les Olympiades Culturelles sont organisées par le COJO pendant les quatre années précédant les Jeux et atteignent leur apogée pendant les Jeux eux-mêmes. Les événements ont lieu dans la région des villes hôtes ou même dans tout le pays. Bien qu'ils n'aient pas nécessairement un lien direct avec le sport, ils contribuent à créer une ambiance de fête, à promouvoir la richesse culturelle régionale, à susciter l'intérêt pour les prochains Jeux et à permettre au plus grand nombre de personnes possible de vivre l'expérience Olympique.

Aujourd'hui, le terme "Olympiade Culturelle" a été progressivement remplacé par "Programme Culturel". Ce programme commence environ quatre ans avant les Jeux Olympiques et est suivi par le "Festival de la culture", lequel est lancé environ deux mois avant les Jeux et dure jusqu'à la fin des Jeux Paralympiques. Les activités culturelles sont un programme clé du département des Jeux Olympiques du CIO et ont pour ambition de favoriser la mobilisation du public en faveur des Jeux.

Ces dernières années, les liens entre Olympisme et culture se sont encore resserrés avec la mise en œuvre de l'Agenda Olympique 2020, la feuille de route stratégique pour l'avenir du Mouvement Olympique, et notamment sa recommandation 26, laquelle vise à "renforcer davantage l’alliance du sport et de la culture aux Jeux Olympiques ainsi qu’entre leurs différentes éditions". Afin de répondre à cette nouvelle stratégie, le CIO, par l'intermédiaire de la Fondation Olympique pour la Culture et le Patrimoine, a étayé sa propre politique culturelle en collaboration avec les partenaires du Mouvement Olympique et les COJO. 

Pour faciliter vos recherches sur ce sujet, nous avons compilé une sélection des publications officielles et universitaires sur l'art et la culture. Cette sélection comprend notamment une longue liste de liens et d'articles universitaires sur l'évolution du programme d'art et de culture Olympique au fil du temps.

Ceci n'est qu'une sélection des ressources disponibles ; assurez-vous de ne pas manquer le lien vers la liste complète de toutes les publications que nous avons pour vous sur le sujet.